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Période du 03/05/2025 au 15/06/2025 Rédaction : Collectif NON au surfpark à Canéjan
Présentation : Un permis de construire a été accordé par la mairie de Canéjan pour la construction d’un surfpark comprenant deux piscines géantes pour la pratique du surf sur vagues artificielles.
Sepanso Gironde et Surfrider Foundation Europe, avec le soutien de notre Collectif NON au surfpark à Canéjan porté par l’association Canéjan en Transition, ont déposé un recours auprès du Tribunal Administratif de Bordeaux contre ce permis de construire. Cette 5ème newsletter est destinée à vous informer des évolutions récentes de ce dossier.
Précédentes Newsletters : voir ICI
Dès la mi-mars, des travaux de nivellement du terrain avaient commencé sur le site du Courneau, à Canéjan. Depuis mi-mai, les promoteurs ont fait creuser l’un des deux bassins, comme le montre cette photo, sur ce site auparavant couvert d’arbres. Pourtant, en août 2023, ils assuraient qu’ils attendraient la décision du tribunal :
De même, le maire de Canéjan, Bernard Garrigou, affirmait fin 2024 vouloir respecter les décisions de justice :
Résultat : les promoteurs n’attendent pas la décision du tribunal pour démarrer la 1ère phase des travaux, espérant ainsi « gagner du temps » et convaincre de nouveaux investisseurs, et la commune laisse faire.
Nous alertons depuis plus de deux ans sur la consommation importante d’eau potable du projet de surfpark à Canéjan. Aujourd’hui, deux éléments confirment que nous avions raison :
L’enquête publique pour la révision du PLU (Plan local d’urbanisme) de la commune de Canéjan vient de se terminer, comme expliqué dans notre précédente Newsletter.
Un changement discret mais lourd de conséquences a été proposé par la commune : l’autorisation des activités de service dans la zone d’activités du Courneau, là où les promoteurs veulent construire le surfpark.
Plan de Canéjan. La zone d’activités du Courneau est indiquée par la flèche rouge.
Or un surfpark est clairement une « activité de service », avec accueil (massif) du public.
Depuis au moins 20 ans, les activités grand public sont interdites sur le site (Sud-Ouest, 5 février 2005). En 2023, pour contourner cette interdiction et pouvoir délivrer le permis de construire, la commune a présenté le surfpark comme une installation sportive d’intérêt collectif — une justification pour le moins contestable.
Avec les règles actuelles d’urbanisme, ce tour de passe-passe ne tiendrait plus : à 70 € l’heure, ce surfpark relève clairement d’une activité commerciale.
Le commissaire-enquêteur chargé de l’enquête publique sur la révision du PLU juge dans son rapport final que cette proposition d’autoriser les activités de service dans la zone du Courneau n’a pas été suffisamment justifiée ni discutée. Il estime que la modification proposée par la commune de Canéjan « changerait en profondeur la vocation artisanale et industrielle du secteur ».
Mais la commune défend l’idée d’autoriser les activités de services dans cette zone.
Nous demandons solennellement au maire de revenir sur cette proposition.
Dans une lettre du 2 juillet 2023, la commune a affirmé entendre les « inquiétudes légitimes » sur l’utilisation des ressources ou la cohérence du projet de surfpark avec sa politique environnementale. Elle ajoutait cependant que « la collectivité se devait, de fait, de délivrer le permis ».
En réalité, la commune peut parfaitement faire obstacle au projet de surfpark en choisissant de conserver la vocation artisanale de la zone d’activités du Courneau. Il suffit d’autoriser uniquement les commerces liés aux activités artisanales, pas les activités de service. Ainsi, si le juge exige une modification conséquente du permis de construire, le PLU révisé s’appliquerait et le projet de surfpark tomberait à l’eau !
La commune répondrait ainsi du même coup à une autre demande forte du commissaire-enquêteur : garantir aux canéjanaises et canéjanais un approvisionnement en eau potable pour les années à venir, sans dépasser le plafond de dotation en eau potable fixé par la préfecture.